L'AVENTURE DE L'AQUARELLE
L'aquarelle, souvent pratiquée en marge de la peinture de chevalet ou des conventions académiques, s'est de tout temps exprimée à travers l'étude, la recherche, la diffusion du savoir, l'expression des idées… Technique légère, spontanée, elle accompagne le voyageur, le naturaliste, l'artiste désireux de traduire la variété des nuances de la nature.
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La préhistoire
L'Egypte
La Chine
L'enluminure
Albrecht Dürer
Le voyage
Le documentaireJohn White
Le paysage
Antoine Van Dyck
Le lavis
Claude Gellée
Rembrandt
L'Angleterre
John-Robert Cozens
Thomas Girtin
William Turner
La France
Eugène Delacroix
John-Barthold Jongking
Paul Cézanne
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Depuis toujours, l'homme s'exprime par la peinture et le dessin. Les couleurs naturelles, terres et oxydes, en solution dans l'eau est la technique la plus ancienne et la plus répandue, bien avant l'apparition de la peinture à l'huile.
On peint. Au paléolithique, sur les parois des grottes, puis en Egypte, sur les murs des chambres funéraires ou sur papyrus, plus tard en extrême Orient, notamment en Chine, en même temps que l'on inventait le papier et perfectionnait le pinceau à poils souples. En Europe, dès le Haut Moyen-Âge, c'est sur parchemin ou sur vélin que les enlumineurs ont utilisé la peinture à l'eau. Mais la technique de l'aquarelle, telle qu'on la connaît aujourd'hui, trouve son expression avec Albrecht Dürer, au tournant du Quattrocento. Dürer a en effet laissé des études de paysages, notamment lors de son voyage en Italie en 1490, mais aussi des vues urbaines, des études de plantes et d'animaux à l'étonnante résonance moderne. L'aquarelle est pratiquée au XVe et au XVIe siècle avec le portrait, les études préparatoires, et dans le registre documentaire, la topographie, la botanique et les sciences naturelles. Ce médium peu encombrant, adapté au voyage, est utilisé lors de missions ethnographiques par des explorateurs naturalistes. En 1577, John White accompagne une expédition à la recherche du Passage du Nord-Ouest et témoigne à l'aquarelle de la culture nord-américaine. Elle réapparaît au siècle suivant avec Antoine Van Dyck, dont le séjour anglais est déterminant, notamment pour ses paysages. Elle sert la vision luministe, propice au paysage, chez Poussin, Claude Gellée, Rembrandt, qui peignent des lavis monochromes, souvent à l'encre brune, réhaussés à la plume. Le XVIIIe siècle marque le retour à la couleur. La mode du dessin, qui est très pratiqué, est reconnu comme expression autonome, et pas seulement étude préparatoire. Ainsi l'aquarelle se répand en Europe, en France et à Venise. Mais c'est en Angleterre qu'elle devient un art national, en défendant une peinture pure, transparente, sans apport de blanc opaque. La technique se codifie et l'on distingue l'aquarelle (Watercolour) de la gouache (Body colour). L'Angleterre ouvre à cette technique toutes ses possibilités créatives. L'essor moderne de l'aquarelle, chez beaucoup de peintres, dont surtout Turner, la hausse à un statut d'œuvre à part entière. Par sa capacité à traduire les effets de la nature, elle s'accorde à la spontanéité romantique et à l'expression du sublime. En France, au XIXe siècle, les peintres n'échappent pas à la séduction de cette technique, dont Delacroix et les précurseurs de l'Impressionnisme comme Boudin et Jongking, puis Cézanne. Aujourd'hui l'aquarelle est souvent utilisée par des artistes en parallèle à leur œuvres plastiques, mais certains la pratiquent comme médium principal de leur expression, perpétuant ainsi la tradition de cette technique, qui a toujours servi l'idée, la recherche et l'expérimentation. |